Ani, l’Akhourian.
© Pascaline Marre.
Stigmatiser
Une histoire tourmentée sur la terre de Noé
La légende veut que les Arméniens descendent de Haïk, arrière-arrière-petit-fils de Noé par Japhet. Il est généralement admis qu’ils seraient une des tribus thraco-phrygiennes qui, arrivées des Balkans en Asie Mineure vers 1200 avant J.-C., ont conquis l’antique royaume d’Ourartou et imposé leur langue indo-européenne. Leur présence est attestée dès le VIe siècle avant J.-C. par les sources perses et grecques.
« Échangerais histoire grandiose contre meilleur emplacement géographique » : l’histoire de ce bastion montagneux situé à un carrefour stratégique entre l’Europe et l’Asie, sur les voies de commerce et d’invasions, est en effet une succession de phases d’indépendance et de soumission, d’unification et de morcellement, d’âges d’or et de pages sombres.
L’adoption précoce du christianisme (IVe siècle), une Église nationale et la création d’un alphabet (Ve siècle) ont forgé une identité forte, qui a survécu même en l’absence d’État. Le dernier, le royaume de Cilicie, disparaît en 1375. L’Arménie est bientôt partagée entre les empires ottoman et persan.
Coll. Philippe-Sahag Sukiasyan.
Carte établie par Eric Van Lauwe
PUF, Que-sais-je n° 851, 2013 (5e éd.).